Réalisation d’une (grosse) armoire en carton


Salut tout le monde ! Voici un petit article qui présente en vitesse une nouvelle réalisation que j’ai faite en carton ces derniers temps : une armoire énorme, mais bien pratique. xD En plus, le résultat est satisfaisant, ce qui est cool.

Présentation générale

Et comme aujourd’hui, on n’est pas là pour boire l’eau des pâtes, je vous montre directement le résultat final, histoire qu’on puisse le commenter efficacement.

Vue générale de l'armoire

La partie gauche représente l’armoire à vide, celle de droite, en période d’utilisation normale (après environs une semaine de mise sous charge). La première bonne nouvelle, c’est que ça ne craque pas. Après tout, c’est le plus important ! \m/

Initialement, j’avais prévu de l’enduire, de la peindre et de la vernir, histoire qu’elle soit esthétiquement belle, mais à la vue de la surface, le prix de l’armoire aurait très vite monté si j’avais procédé de la sorte. Finalement, le style « naturel » n’est pas mal non plus. Disons que si dès le début j’étais parti là-dessus, j’aurais peut-être fait preuve d’une attention plus méticuleuse des bouts de carton que je m’apprêtais à incorporer, car certains sont un peu plié ou avec du texte dessus. J’aurais aussi été vigilant à ne pas faire des retouches à l’enduit comme un goret. 😀

Concernant la forme générale, on voit que je suis parti sur une structure triangulaire pour deux des trois types d’éléments présents dans cette armoire : les « murs » et, si vous regardez bien, les supports sur lesquels reposent les étagères. C’était probablement un bon choix pour le premier objet, peut-être un peu moins pour le second… Enfin, les étagères ont été réalisées de façon très fine (moins de 2 cm), là aussi, ça me semblait assez ambitieux à la vue de la charge qu’elles auront à supporter, mais à ce niveau, tout se passer comme prévu pour le moment. 🙂 Nous allons à présent nous intéresser un peu plus à chacune des parties de cette armoire.

Réalisation des murs

Déjà, je ne pense pas qu’on puisse réellement parler de murs, mais je ne trouve pas quel terme technique autre on pourrait employer, on va donc se contenter de celui-ci. Ces murs ont la particularité d’être assez énormes en comparaison avec les précédentes pièces de meubles que j’avais réalisées. C’était la première fois que j’avais à souder autant de bouts de carton dans le but de faire une unique pièce.

Au début, j’étais parti sur un procédé en trois étapes : coller les plaques ensemble, puis enduire le tout pour lisser et cacher le fait qu’il s’agisse d’un gigantesque patchwork, et finalement peindre la surface. Malheureusement à la vue de cette dernière, j’ai vite compris que j’allais devoir sacrifier un budget et un temps conséquents dans cette manœuvre… J’ai donc fini par préférer me contenter de cette première étape.

Vue d'un mur

Cette image montre à quel point les murs sont en fait constitués d’éléments plus petits. Tous ces collages auraient dû être masqués par une couche d’enduit sur l’ensemble de la pièce alors que je me suis contenté d’en mettre au niveau des trous les plus gros (c’est les traces blanches sur la photo). On y voit aussi, à gauche, la moitié d’un triangle utiliser pour solidariser les différentes surfaces de la pièce.

La deuxième remarque que l’on peut faire au niveau des murs réside dans la façon dont la structure triangulaire a été élaborée. On voit en fait qu’il s’agit de trois longs panneaux collés ensemble par des triangles plus petits, présents à intervalle régulier au milieu de la pièce. Il aurait pu être préférable de diminuer l’espace entre chacun de ces triangles pour éviter l’effet « bombage » que l’on peut voir à certains endroits, car les surfaces ont de la place pour se courber. Je ne pense pas que ça ait un intérêt au niveau de la solidité de la structure, mais par contre ça joue au niveau esthétique. Je n’ai malheureusement pas de photo illustrant le problème, mais il existe.

Illustration des triangles intermédiaires

On voit bien sur cette photo le processus utilisé pour la réalisation des murs. Ici, le bas de la surface gauche est collé à celle du fond via le triangle présent en bas de la pièce. Ils sont espacés de 50cm, mais la fréquence aurait pu être plus grande.

Réalisation des supports

Encore une fois, la structure triangulaire avait été choisie pour cette pièce. Ici par contre, je ne suis pas certain, après coup, qu’il s’agit de la meilleure des possibilités, car certes, cette forme présente les mêmes avantages en matière de stabilité qu’une structure rectangle pour moins de matériel et moins de place, elle reste quand même moins solide. Le problème en fait est, à mon avis, que cette structure ne permette pas d’avoir de bouts de carton perpendiculaire à la force qui y est appliquée, ce qui rend l’objet plus vulnérable à la flexion. Regarder par exemple la photo ci-dessous, représentant l’état d’un de ses supports après une charge continue d’une dizaine de kilos pendant une semaine. Si non, la réalisation du support en lui-même ressemble assez à celui des murs : on prend trois côtés qu’on colle ensemble avec des triangles intermédiaires.

Illustration de la flexion des supports

Le premier support est resté droit, mais celui en arrière-plan est complètement courbé à cause du poids qu’il soutient.

Un support disséqué

Attention : sur cette image, du carton à simple cannelure est utilisé pour la réalisation du support. Ceux sur le meuble sont en fait du carton à doubles cannelures, car ce modèle semblait réellement trop fragile.

Réalisation des étagères

Il s’agit en premier lieu de découper deux grosses plaques de carton, représentant chacune la surface qu’elle aura à couvrir sur son côté respectif de l’armoire. C’était d’ailleurs un peu galère à faire, car la structure triangulaire des murs imposait à ces pièces d’avoir une forme de trapèze difficile à obtenir sans faire de multiples essais. Je me retrouvais ainsi à passer presque une heure à la conception d’un seul côté, à coup d’ajustement de fines bandes de 5mm à tester pour constater le niveau d’emboitement et à statuer sur le fait qu’il soit suffisant, ou s’il fallait continuer à le rogner. Il aurait été beaucoup plus simple de mettre la forme plate des murs à l’intérieur, rendant ainsi ces étagères rectangulaires. Même si cette seconde option aurait pour le coup signifié de la perte d’espace, et aurait encore porté un coup esthétique de l’ensemble du meuble.

Une fois ces pièces réalisées, il ne restait plus qu’à placer des soutiens perpendiculaires aux supports, car la colle utilisée pour souder les deux côtés n’est largement pas suffisante pour faire face au poids qu’elle aura à maintenir. Ils devraient également servir à éviter une flexion trop importante et à caler les étagères sur les supports. J’ai essayé de les faire de la façon la plus fine possible. Je me suis du coup contenté de soutiens d’un centimètre de haut, perpendiculaire à la position des supports pour éviter que l’étagère ne se tordent à l’avant, à l’arrière ou même au centre. Je suis positivement surpris par la résistance de ce procédé, car il semble très bien fonctionner.

Ce comportement est d’autant plus étonnant que l’on peut constater que les étagères peuvent tout de même se plier sur leurs largeurs. On pourrait croire que c’est dû au manque de soutiens parallèles aux supports, mais il y en a en fait à chaque extrémité, qui pour le coup n’ont aucun mal à épouser la courbure. Peut-être que ce comportement n’est donc qu’une chance, car le poids serait finalement correctement réparti au-dessus des supports. Il faudra d’autres réalisations pour tester ça !

Gros plan d'un étagère

Sur cette photo, on voit la séparation entre les deux côtés de l’étagère, ainsi que les soutiens perpendiculaires qui ont été rajoutés. Le ruban adhésif est ici utilisé pour permettre un contact optimal durant le séchage de la colle, il a été retiré après coup. Enfin, on aperçois aussi des bandes dessinées au crayon à papier, il s’agit de la surface de contact avec les supports. Ces indications sont utilisées pour permettre un placement optimale des soutiens de façon à ce qu’ils se calent avec les supports.

Conclusion

À l’encontre de mon plafonnier, cette réalisation me semble plutôt être une réussite. 🙂 J’étais parti sur quelque chose de beaucoup plus beau, malheureusement, j’ai vite fini à comprendre que les meubles en carton n’étaient économiques qu’à la condition qu’on se limite sur leur surface à peindre et à vernir. ^^ »

En dehors de ce détail budgétaire, le seul regret technique se retrouve donc dans les supports triangulaires qui courbent trop. Mais c’est assez mineur comme anomalie dans la mesure ou elle ne semble pas compromettre la stabilité de l’étagère. De toute façon, cette problématique était en partie anticipée : il serait relativement aisé de modifier l’armoire pour accueillir des supports rectangulaires si ça devenait nécessaire. Du coup, on verra bien !


Photos supplémentaires :

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